U4 Anti-Corruption Resource Centre

This Anti-Corruption Helpdesk brief was produced in response to a query from a U4 Partner Agency. The U4 Helpdesk is operated by Transparency International in collaboration with the U4 Anti-Corruption Resource Centre based at the Chr. Michelsen Institute.

Query

Qu’avons-nous appris des indices anti-corruption et des experts ces cinq dernières années sur l’état de la corruption et ses différentes formes dans les pays MENA? Quels sont les principaux secteurs touchés par la corruption ? Quelles en sont les sources ? Existe-t-il des thématiques et des problèmes communs à plusieurs pays ? Qu’est-ce que les gouvernements ont entrepris pour enrayer la corruption ? Existe-t-il des exemples de réformes anti-corruption efficaces dans les pays de la région sur les cinq dernières années ? Notre intérêt porte sur les problématiques nationales en Égypte, enLibye, au Maroc, en Jordanie et en Tunisie plutôt que régionales.

Objectif


Cette réponse d’expert devrait contribuer au développement d’une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption dans la région MENA dans le but de favoriser la paix et la stabilité dans la région. Le bailleur de fonds s’intéresse particulièrement aux approches qu’il pourrait adopter pour réduire la corruption en Égypte, au Maroc, en Jordanie, en Tunisie et en Libye.


Sommaire


1. Formes de corruption dans la région MENA (2007-2011)
2. Thèmes, problématiques et réformes anticorruption de chaque pays
3. Bibliographie et suggestions de lectures
4. Annexe : table récapitulative des données issues des principaux indices de corruption


Résumé


Les révolutions qui ont soulevé la région du Moyen- Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) en 2011 ont révélé une corruption omniprésente, en particulier dans le secteur politique, sous la forme de vol d’avoirs par prétendument tous les leaders déchus. De nombreux éléments attestent également de l’existence de pratiques largement répandues comme le favoritisme, le népotisme et la collusion entre le secteur public et le secteur privé. Ces pratiques ont contribué à amplifier l’agitation sociale et les manifestations publiques dans la région.


Les principaux indices de mesure de la corruption – l’indice de perception de la corruption de Transparency International, l’indice de transformation de la Fondation Bertelsmann, les rapports de Global Integrity, l’étude sur la liberté dans le monde de Freedom House et les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale – montrent que le niveau de corruption est très élevé dans de nombreux pays de la région, en comparaison avec la moyenne mondiale. Cette réponse se concentrera plus spécifiquement sur l’Égypte, la Jordanie, la Libye, le Maroc et la Tunisie.


Chacun de ces pays présente des caractéristiques politiques, sociales et économiques particulières, qui créent des défis spécifiques pour surmonter la corruption. L’Égypte, la Libye et la Tunisie, en particulier, ont toutes connu ces derniers mois un changement de régime à la suite de révoltes citoyennes. Ces changements offrent des opportunités prometteuses de reforme politique et de restructuration du cadre légal et institutionnel pour renforcer l’intégrité publique. Si le recouvrement des avoirs et l’utilisation des sommes recouvertes seront sans doute des questions majeures durant la période de transition, ces questions ne doivent toutefois pas éclipser la nécessité de régler les problèmes systémiques de redevabilité d’une manière holistique. À l’inverse, les royaumes de Jordanie et du Maroc ont pris note des manifestations pro-démocratie, mais ont opté pour l’adoption de réformes plus limitées. Même dans ces pays, il n’est pas encore sûr que cela suffise à apaiser la soif de démocratie des peuples.


Il existe toutefois des thèmes communs à ces cinq pays au regard des défis que pose la lutte contre la corruption. Il apparaît, dans tous ces pays, que toute stratégie anti-corruption se voulant efficace doit adopter une approche holistique. L’accent doit être mis sur l’adoption et la consolidation de lois et d’institutions anti-corruption spécifiques ainsi que sur le développement de mesures complémentaires visant à garantir l’intégrité. Les réformes à entreprendre concernent notamment la protection des lanceurs d’alerte, la liberté de la presse et l’accès aux informations publiques.

Authors

Elizabeth Johnson, Transparency International, [email protected]
Maira Martini, Transparency International, [email protected]

Reviewers

Finn Heinrich, Ph. D., Transparency International, [email protected]

Date

16/01/2012

Tags

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